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Marcher, c’est bon pour la santé mais pas que …

Elle peut être méditative, source d'introspection, de dépassement physique, sacrée comme par exemple en pèlerinage, ou juste pour "prendre l'air". Dans tous les cas, la marche nous met dans un état corporel particulier tout en mobilisant l'esprit, dès lors que nous nous autorisons à déconnecter des sollicitations des écrans. En mobilisant nos fonctions sensorielles, la marche permet d'intégrer notre identité dans l'espace, le temps et nous reconnaitre comme sujet au monde à travers nos interactions. Et tout cela sans même faire de câlins aux arbres...




La marche est le meilleur remède pour l'homme, disait Hippocrate il y a 2 000 ans. Et ce propos est toujours d’actualité : l’OMS recommande 30 minutes de marche par jour pour se sentir bien dans son corps et dans sa tête.


Rééduquer son cerveau


La marche, et plus particulièrement lorsqu’elle est en pleine nature, est une véritable ressource pour le psychisme. Dans le mouvement, le corps et l’esprit se rejoignent pleinement pour avancer, pas après pas, dans la recherche de l’équilibre parfois mis à l’épreuve selon le type de terrain arpenté. Marcher, au sens de l’activité en pleine nature, c’est faire le choix d’être présent avec les pieds sur terre et de se mettre en lien avec son environnement, s'y adapter, dans le temps long et dans le respect de son rythme pour tenir la longueur.


« Notre système sensoriel, olfactif, tactile, est conçu pour être optimal de 3 à 6 km/h. » Sarah Marquis, aventurière suisse.

En marchant, quel que soit l’environnement (forêt, montagnes, sentiers…) nous pouvons laisser la place à la découverte (ou la redécouverte) de ce qui nous entoure. Les sens sont en éveil et nous mettent en lien avec la géographie du moment et ses aspérités : le ressenti du pied sur le sol, les odeurs des arbres, de la terre, les sons de l’air et du vivant… En étant attentifs à son environnement, les pensées peuvent s’alléger, s’éclaircir et faire place à plus de distance vis-à-vis du quotidien et de ses ruminations. Selon la fédération pour la recherche sur le cerveau, une marche de 90 minutes d'immersion dans un cadre naturel diminuerait la rumination et serait bénéfique au système cognitif, à la concentration et à la mémoire.


Selon le style de marche, le corps peut se faire sentir davantage. Marcher, c’est aussi se mettre à l’écoute de son intérieur, le coeur qui bat, le souffle qui peut s’accélérer dans l’effort, les poumons qui peuvent prendre plus de place dans la cage thoracique. Tous ces indicateurs font partie de notre paysage sensoriel et sont des informations utiles pour travailler son endurance. Pour tenir une marche sur la durée, l'esprit se concentre sur ce qui est : observation du terrain, des pieds qui se posent, le rythme de la respiration qui évolue selon le dénivelé . L'ancrage et l'écoute de ses ressentis sont des valeurs d'appuis qui peuvent permettre de tenir l'équilibre sur le temps long et maintenir l'équilibre intérieur. Une expérience dont on peut faire le parallèle avec notre quotidien pour aller vers plus d'harmonie...


« Les travaux de l’Inserm ont scientifiquement établi les bienfaits de la marche pour prévenir les troubles psychiques sur le très large spectre qui va du stress de la vie moderne jusqu’à la dépression. La marche libère les endorphines qui participent à notre sensation de mieux-être, nous permet de mieux nous situer dans notre vie et de renforcer notre estime de soi » Dr Guillaume Schneider-Maunoury

Retrouver du sens par le mouvement


En marchant, nous nous donnons souvent une direction. Comme si nous définissions un fil conducteur qui permettait de donner du sens à notre mouvement. Souvent, lorsque l’on part marcher, ce n’est pas l’objectif que l’on s’est fixé qui compte le plus, c’est aussi le temps du chemin que l’on prend. Le chemin parcouru est l'objet même de l'activité menée et c'est ce temps long qui nous permet d’apprécier notre avancée. Le chemin et l'effort qu'il a nécessité donnent à l'objectif final, comme par exemple la contemplation d'un beau panorama, une saveur particulière d'accomplissement. Parfois, la marche ne débouche sur rien. C'est à travers le corps et l'esprit, dans une sensation de clarté, de nettoyage, de bien-être libéré par les endorphines que nous pouvons savourer son chemin.


C’est une approche bien différente de nos attentes quotidiennes de résultat, d’efficacité et de rapidité. A la fois, nous ne maîtrisons pas toujours les chemins que nous prenons et malgré tout, nous restons ouverts à la découverte, ce qui s’y présente. Ces chemins parfois inattendus sont ceux qui nous ouvrent à l’imprévu et qui donnent corps à l’expérience.


Apprendre à connaitre son rythme et le respecter


La marche permet de créer une rupture avec le quotidien, de s’ouvrir à différentes voies et de faire des choix parfois non maitrisés si on abandonne un instant GoogleMap. Dans la marche, il n’y a pas de normes à respecter, l'intuition prend davantage de place. Nous sommes dans un rapport plus authentique à nous-même et aux autres, tout en faisant corps avec la nature.


En marchant nous apprenons sur soi et souvent les codes socioculturels s’effacent pour laisser place à notre propre nature. Le temps long de la marche nous permet de nous rencontrer différemment, d’arpenter des routes tracées ou non et se laisser émerveiller ou surprendre. Cette ouverture à soi et à l’extérieur favorise l’harmonie.


« Tant que j’ai des fonctions sensorielles, un champ visuel, auditif, tactile, je communique déjà avec les autres » Merleau-Ponty

Dans la marche, il y a aussi la notion de pause. La pause est nécessaire dès lors que l’on reconnaît son état de fatigue, une vulnérabilité comme par exemple une douleur ou un vertige de la hauteur en montagne. Marcher c’est avancer avec humilité et se reconnaitre tel que l’on est dans l’instant. Reconnaître sa vulnérabilité et s’adapter pour composer avec et continuer d’avancer, est selon moi une preuve de sportivité. C’est précisément à cet endroit que le corps et l’esprit sont unis pour prendre la posture juste et accompagner ce qui nous arrive et ne pas se laisser paralyser.


L’expérience de l’humilité dans la marche permet de redonner la bonne place aux choses.


« La marche est une relance, un refuge intérieur pour se reconstruire, une échappée belle loin des routines de pensée ou d’existence. » David Le Breton, sociologue

La sophrologie et la marche


La sophrologie propose une marche dite sophronique. Elle est inspirée de la marche kin-hin des moines du Japon, qui est une méditation marchée. Pendant cette marche, le sophrologue invite la ou les personnes à harmoniser la posture du corps, la respiration, tout en étant dans le mouvement. Elle permet d’élargir son champ de conscience, d’observer sa verticalité, l’équilibre perdu puis retrouvé et reconnaître l’évolution de son état et de ses ressentis au fil de son avancée.


Selon le besoin de la personne et de l’intentionnalité du sophrologue, cette marche pourra être porteuse de sens pour « aller vers » ou « revenir à ». La marque sophronique est une expérience dans le voyage espace-temps, invitant à observer ce qui se manifeste et ce qui fait sens pour la conscience à l’instant donné.


Dans le cadre d’une pratique en groupe, des sophro-balades sont proposées avec différentes intentionnalités. Elles peuvent être rythmées, lentes, méditatives et avec des temps de pause. Le plus souvent, elles se déroulent en pleine nature pour se reconnecter à notre nature profonde.


En cabinet et notamment en individuel, la marche sera "virtuelle" et pratiquée sur place, toujours avec une visée spécifique selon votre besoin du moment.




Quelques ressources pour aller plus loin sur le thème de la marche :


  • Le Monde - Éloge de la marche : six écrivains racontent ce qui les fait avancer

https://www.lemonde.fr/festival/article/2017/09/08/eloge-de-la-marche-six-ecrivains-racontent-ce-qui-les-fait-avancer_5182663_4415198.html


  • Podcast France Culture - Marcher, une histoire des chemins

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/marcher-une-histoire-des-chemins

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